LUCAS TALBOTIER
Past exhibition
Présentation
> DUTKO / Ile Saint-Louis
La galerie Dutko a le plaisir de présenter du 14 novembre au 14 décembre 2024 une nouvelle exposition de l’artiste français Lucas Talbotier (b. 1994). Un ensemble de tableaux de grand, moyen et petit format, ainsi que des oeuvres sur papier seront présentés à cette occasion. Sous le titre Auprès de toi, cette deuxième exposition avec la galerie révèle l’évolution récente du travail de l’artiste, enrichi par de nouvelles réflexions sur le portrait, le paysage, et la retranscrition picturale de sentiments liés à la sensibilité et à la grâce.
Le catalogue de l’exposition sera préfacé par Grégoire Lubineau, critique d’art, et accompagné d’un entretien inédit entre Lucas Talbotier et le peintre Nathan Bertet (b. 1997, prochainement exposé à la galerie Jousse Entreprise à Paris).
Vues de l'exposition
Communiqué de presse
Le travail pictural de Lucas Talbotier se développe autour d’une attention sensible au caractère physique de la lumière, aux arrangements de couleurs et à l’équilibre de formes à la fois simples et expressives. Derrière une apparente abstraction, sa peinture garde en mémoire le souvenir de paysages. Ces oeuvres sont des souvenirs, des fragments de ce que reste de sensations immatérielles. Il ne s’agit pas de ce que l’on voit, mais plutôt de la trace laissée par les choses vécues.
Talbotier fait partie de cette jeune école parisienne passée par les Beaux-Arts qui, récemment, ne s’est pas embarrassée de savoir si elle était d’avant ou d’arrière-garde pour se tourner vers la peinture. Ses héros, derrière Philip Guston (1913 – 1980) et Joan Mitchell (1925 – 1992), sont aussi ceux de Lucas. En particulier, il admire la génération américaine qui commençait de s’éteindre au moment de sa naissance en 1994 : Richard Diebenkorn (1922 – 1993), Agnès Martin (1912 – 2004), Robert Ryman (1930 – 2019), ou Susan Rothenberg (1945 – 2020), par exemple. Avant eux, tout de même : Turner, Cézanne, Monet.
Dans leur sillage, il adopte une approche picturale réflexive, c’est-à-dire à la fois soucieuse des formes et des couleurs pour elles-mêmes – d’harmonie, pourrait-on dire, dans la grande tradition classique, et en même temps désireuse de remettre en question l’intérêt qu’elles suscitent en les révélant d’emblée pour ce qu’elles sont au fond, en dehors de toute référence ou de sujet : un peu d’huile et un peu de couleur sur un morceau de textile tendu.
Ses oeuvres témoignent d’une technique qui revient aux fondamentaux de la peinture, avant les tubes et les couleurs de synthèse : il broie lui-même ses pigments, et ponce ses préparations à la main. D’où cet aspect de fresque, parfois, et cette fragilité apparente d’une peinture qui se veut minérale malgré la gestualité et la force qu’elle cherche à dire. La lente respiration de l’Europe en même temps que le souffle effréné de l’Amérique. Le temps, figé et en mouvement, comme dans un tableau.
Il y a ensuite, dans la structure des toiles que peint Lucas Talbotier, dans leur composition, une succession d’affrontements qui expriment un doute, une tension permanente : aux couleurs puissantes des pigments purs répond une volonté d’estompement, de recouvrement pâle des teintes trop vives ; à la continuité des formes cohérentes, unifiées dans l’harmonie de blocs soigneusement assemblés, répond ensuite un besoin de dissonance qui se traduit par l’ajout de formes qui cassent les dynamiques d’ensembles : des lignes horizontales qui interrompent les schémas obliques ou verticaux, par exemple ; et aux grands gestes sereins qui donnent leur armatures aux toiles répond enfin une saccade de petites touches qui traduisent une temporalité plus agitée.
Œuvres