BÉATRICE CASADESUS: Modulations

Faire passer de la lumière dans le tableau, abstraire, c'est à dire ''tirer de ''... Il s’agit de l'exploration de visions mêlées et de leurs modulations. Modulations du sujet immatériel, modulation de l’espace, de la surface colorée, de sa consistance par le traitement pointilliste. Modulation de la couleur dans son rapport à la matière. Peindre toutes les modulations par lesquelles le tableau se constitue nourri de la sensibilité du peintre.

 

Comme en musique, le geste, le point, la touche, la vibration font se rejoindre système et sentiment qui témoignent du processus de l'artiste de l'ordre de la sensation. L’empreinte matérielle de l’outil est le vecteur de la trace colorée. Elle se mêle à  l'empreinte rêvée qui est l'émanation des sensations physiques de la lumière. Cette vision est parfois associée chez Béatrice Casadesus au souvenir de certaines oeuvres de l'histoire de l'art : Seurat, Monet, Giotto, Turner, Anna-Eva Bergman, de Staël, Malevitch... Seule l'émotion ressentie s'impose à elle comme une nécessité intime cachée sous l'étendue sensible de la peinture.

 

Le titre à lui seul indique un processus de pensée. Ce que Matisse appelait « Confirmer mon intention ».

 

Ces quarante dernières années Béatrice Casadesus s’est attachée à aborder la lumière comme élément central de son approche picturale. Sa quête d'une modulation des éléments constitutifs du tableau s’affirme pleinement aujourd’hui. Moduler est un terme qu'employait Cézanne pour évoquer sa conception de la peinture. Il a été repris par Elie Faure et Gilles Deleuze. On associe généralement ce terme à la musique. Le théâtre et la musique ont baigné son enfance. Le silence de la peinture est sa musique intérieure. La sonorité des mots influence les titres des oeuvres (Clere voye, Evanescence, Persienne, Violine, etc..).

 

Ces modulations tiennent compte du rapport particulier que l’artiste entretient avec l'architecture comme en témoignent magistralement les deux peintures monumentales Rouge Or et Paradis installées dans le foyer de l'université Paris 3 Sorbonne Nouvelle à la Nation construite par Christian de Portzamparc.

 

Pour cette nouvelle exposition galerie Dutko l'accrochage a été pensé comme un manifeste de l'immersion dans la peinture par le jeu des modulations. L'atelier où sont nées ces peintures, étroit et tout en hauteur, incite à la superposition. L'espace de

la galerie s’en fait l'écho.

 

A PROPOS DE BÉATRICE CASADESUS:

 

Béatrice Casadesus a étudié la peinture et la sculpture à l’école des Beaux-Arts de Paris au début des années 1960. En 1968, au moment de l’éclatement de l’école, elle participe à la refondation de l’enseignement de l’art dans les écoles d’architecture. Elle deviendra professeur titulaire en « Art et Représentation ». L’année 1993-94 elle occupe le poste de chef d’atelier d’art monumental à l’école des Beaux-Arts de Paris. L'exposition "Souvenirs de Jeunesse" qui se tiendra aux Beaux-Arts de Paris (15 octobre 2024-12 janvier 2025) présentera deux oeuvres de jeunesse de Béatrice Casadesus.

 

Le travail de Béatrice Casadesus a été présenté dans de nombreuses institutions parmi lesquelles: Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; Musée des Beaux-Arts, Le Havre ; Bibliothèque nationale, Paris ; Centre National d’Art Plastique, Paris ; Musée des Arts Décoratifs, Paris ; Fondation Cartier, Jouy-en Josas ; Centre G. Pompidou, Paris ; Musée de Poitiers, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle, Calais ; Musée du Louvre Abu Dabi, Émirats Arabes Unis ; Musée national de Port-Royal des Champs, Magny-les-Hameaux ; Centre culturel, Turin, Italie ; Maison des Arts de Malakoff ; Musée d’art contemporain de Dunkerque ; le Musée du Donjon, Niort ; Musée de l’Arsenal de Soissons ; Institut Français de Barcelone, Espagne ; Centre Noroît, Arras ; Monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse. Ses oeuvres sont présentes dans plusieurs collections majeures comme celles de la Ville de Lille ; du FNAC, Paris : de le Bibliothèque nationale, Paris ; de la Médiathèque d’Issy-Les-Moulineaux ; du Musée de Soissons ; du Musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris ; de la Manufacture des Gobelins, Paris. Elles figurent aussi dans de nombreuses collections privées en France, Japon, Mexique, Australie, Espagne, Angleterre, Etats Unis, Belgique, etc.. Elles ont été présentées dans de nombreux salons comme: La Fiac, Art Paris, The Salon New York, Pad Londres, Brafa Bruxelles, Pad Paris.