Max Wechsler

15 Septembre - 3 Novembre 2018
Présentation
L’enjeu pour Max Wechsler est sans doute de cacher ce qui est lisible. Et pourtant, chacune de ses oeuvres est un livre, une histoire à déchiffrer dans le maelström de sa mémoire.
 
Né à Berlin, Max Wechsler a connu les heures sombres de l’Allemagne, ses parents déportés, l’innommable, ce que l’on ne peut dire.
 
Max Wechsler fut graphiste et tel un scribe, un copiste, il s’est emparé de l’écrit et en malaxant les lettres, marouflant le papier, Max Wechsler va exprimer dans son oeuvre ce qui ne peut être dit. Il copie des écrits typographiques et c’est par l’acte de déchirure et de recollage du papier qu’il « enlève le sens des mots » *. Il s’agit de dire l’indicible, de formuler à sa manière le non-dit.
 
Max Wechsler invente ainsi une autre sémantique et une autre sémiologie. Avec des lettres cyrilliques, hébraïques, arabes, l’artiste réécrit sa vie. Sous les lettres, apparaissent ce qui fut peut-être la trame de son existence, parfois bosselée, cabossée. Les autres oeuvres de Max Wechsler plus ténébreuses, offrent une vision nuancée où la lumière se diffuse progressivement. Ses noirs ont la couleur spéciale que l’on distingue à une certaine heure. Chaque oeuvre contient une charge dramaturgique puissante, une impulsion à chaque fois différente reflétant des altérations picturales. 
 
Maurice Benhamou, critique d’art, grand connaisseur de l’oeuvre de Max Wechsler parle de l’artiste :
« Chaque tableau possède une tonalité indéfinissable plus profonde qui apparaît lorsqu’on le considère longtemps ou bien immédiatement lorsqu’on le met en rapport avec un autre tableau. ( ) Ainsi deux lumières. L’une au-delà de la lettre, l’autre en-deçà. L’une issue de l’air se matérialise au coeur de la transparence, l’autre montant de la matière et contenue par le recouvrement, devient subtile en traversant l’obscur ».